Le haut risque cardiovasculaire

Comme pour la plupart des maladies, le risque de développement de maladies cardiovasculaires, voire d’accidents cardiovasculaires, va être conditionné par

  1. Votre génétique
  2. Votre exposition environnementale : tabac, diabète, surpoids, alimentation trop salée / sucrée …
  • La génétique

Elle est à la fois familiale (hérédité) et personnelle (même au sein d’une famille, chacun est unique).

Concernant la cardiologie, l’histoire familiale d’angine de poitrine, de stent, d’infarctus ou de pontage coronarien est une information importante. Cependant, les maladies cardiovasculaires étant la 1ère cause de mortalité dans les pays occidentalisés, on retrouve toujours dans sa propre famille quelqu’un de touché.

Pour être considéré comme un facteur de risque, on ne s’intéresse qu’au 1er degré de relation dans l’arbre généalogique : vos 2 parents – votre fratrie – voire vos enfants.

En ce qui concerne la génétique personnelle, seule l’histoire à posteriori peut nous renseigner. Certains patients n’ont aucun facteur de risque de maladie cardiovasculaire mais sont pourtant malades : il y a donc une fragilité génétique personnelle.

  • Le tabac

Véritable fléau pour les maladies cardiovasculaires, c’est une des premières causes de leur développement. Une exposition prolongée pendant plusieurs dizaines d’années accroit notablement le risque.

Au-delà de 25 ans de tabac, même sans symptôme, il est légitime de rencontrer au moins une fois un cardiologue.

Contrairement aux idées reçues, le corps ne peut pas régénérer l’accumulation du tabac après son arrêt : le vase rempli ne se videra pas, mais en arrêtant le tabac vous évitez d’aggraver le problème.

A noter que la cigarette électronique ne favorise pas la survenue de maladie cardiovasculaire et peut être pour beaucoup une véritable aide au sevrage tabagique.

  • Le diabète

Secondaire à un dérèglement du pancréas, le diabète, même bien équilibré, est un facteur de risque majeur. Le pancréas est une glande de l’abdomen dont une des fonctions est de réguler le taux de glycémie (sucre sanguin). L’épuisement de ses capacités à régler votre glycémie (souvent par manque d’insuline) va conduire à un état permanent d‘hyper glycémie.

On distingue 2 types de diabète : le type 1 secondaire à un problème génétique (sujets jeunes) et le type 2 beaucoup plus fréquent, entre autre secondaire au surpoids.

Le diabète se dépiste sur une simple prise de sang avec dosage de la glycémie à jeun. L’équilibre de votre diabète se mesure également sur la prise de sang avec l’hémoglobine glyquée (HbA1c). Une HBA1c < 6.5% est parfaite, > 9% n’est pas équilibrée du tout.

Plus votre diabète est déséquilibré, plus votre risque cardiovasculaire augmente. Mais même bien équilibré, le diabète reste un puissant facteur de risque.

Par ailleurs, indépendamment de favoriser le développement de maladies cardiovasculaires, le diabète a la particularité de masquer les symptômes d’angine de poitrine. C’est l’aspect particulièrement traitre de cette maladie : elle peut générer un encrassement des coronaires tout en cachant la douleur d’angor.

Un diabétique peut donc faire un infarctus massif sans s’en rendre compte sur le moment … et on ne s’en aperçoit que 15 jours plus tard…

Pour éviter d’en arriver là, un dépistage régulier s’impose. Un équivalent de test d’effort pratiqué régulièrement est sérieusement recommandé afin d’analyser des paramètres cardiaques reflétant une souffrance indolore (appelé ischémie silencieuse).

Différentes modalités de dépistage existent aujourd’hui. Autant que possible, on privilégie le couplage d’une imagerie cardiaque (échographie, scintigraphie) à un effort physique ou pharmacologique (DOBUTAMINE, PERSANTINE). En effet, beaucoup de patient ne peuvent pas faire d’effort. Cela ne nous pose aucun problème : l’effort peut être simulé par perfusion courte (10 min) et parfaitement sécuritaire.

  • L’Hypertension artérielle (HTA)

Très fréquente dans les pays occidentalisés, elle est souvent génétique et secondaire à notre mode de vie : alimentation industrielle – trop salée.

Facile à dépister et à surveiller de nos jours avec la vente en pharmacie de tensiomètres.

Une tension se mesure uniquement au repos et au calme. On la note dans un carnet pour la traçabilité. Seule la moyenne des différentes valeurs aura son importance est doit être < 135/85 mmHg. Si vous êtes atteint d’HTA, même équilibrée, une mesure hebdomadaire est largement conseillée.

  • L’obésité

Calculez votre index de masse corporelle : IMC = poids / (taille x taille). De nombreux outils existent sur internet. > 25 : vous êtes en surpoids. > 30 : vous êtes obèse.

L’obésité est une source de complication et de survenue de nombreuses pathologies : ostéo articulaire, embolie pulmonaire, diabète, HTA, et maladies cardiovasculaires.

  • Syndrome d’apnée du sommeil (SAS)

Vous êtes en surpoids ? Ronflez ? Présentez des maux de tête au réveil ? Êtes fatigué dans la journée ? … Même sans avoir tous ces symptômes, il est possible que vous soyez atteint du syndrome d’apnée du sommeil.

Facile à dépister par une polygraphie nocturne, on considère aujourd’hui que le SAS est un facteur de risque de survenu de maladies cardiovasculaires.

En pratique, cet examen peut se réaliser en prenant RDV avec un cardiologue qui vous confiera un appareil de mesure nocturne pour une nuit (à votre domicile).

  • Le cholestérol (Dyslipidémie)

Dans l’analyse du bilan lipidique, il existe plusieurs éléments. Contrairement aux idées reçues, les triglycérides ne sont pas responsables de maladie cardiovasculaire (mais peuvent générer des problèmes pancréatiques).

Le taux de LDL (dit mauvais cholestérol) est un marqueur de votre risque. Il s’analyse en fonction de votre profil global : la valeur problématique dépend du nombre de facteur de risque que vous cumulez.

Souvent, en cas de valeur élevée, il est conseillé de commencer par un simple régime, en adaptant votre hygiène de vie.

Les règles à retenir :

1/ C’est souvent l’association de facteur de risque qui pose problème. En cas d’association, le risque ne s’additionne pas mais se multiplie !

2/ Le diabète masque les symptômes d’angine de poitrine : une visite régulière chez un cardiologue est nécessaire.

3/ Indépendamment du diabète, beaucoup de personnes développent une obstruction de leur coronaires sans en ressentir de symptômes. Si vous cumulez des facteurs de risque, même si vous vous sentez en forme, une consultation chez un cardiologue est légitime.