Il existe de multiples raisons d’avoir des douleurs thoraciques, et même en ayant des douleurs du côté gauche, l’origine n’est pas nécessairement cardiologique.
Sans énumérer chaque hypothèse, de nombreuses douleurs sont rassurantes car dites « pariétales » ou « intercostales », c’est à dire secondaires à un conflit ostéo articulaire souvent bénin.
Cependant, parmi les nombreuses causes possibles, certaines sont effectivement cardiologiques et entrent dans le cadre de la maladie coronaire.
Les coronaires sont de petites artères (1 à 4 mm de diamètres pour les plus grosses) situées à la surface du cœur, et qui permettent son irrigation en oxygène et apports énergétiques.
Ces artères coronaires peuvent être le siège de dépôts venant progressivement les obstruer : on parle d’athérome. A moins de 50% de sténose (niveau d’encrassement), on parle de plaque d’athérome.
La formation de ces dépôts peut être favorisée par :
- Du diabète
- Une consommation de tabac (même si arrêtée depuis longtemps)
- Une hypertension artérielle (HTA)
- Un surpoids
- Un excès de cholestérol (Dyslipidémie)
- Mais également la génétique, qu’elle soit familiale du 1er degré (Parent – fratrie – enfant) ; ou personnelle
L’ANGOR D’EFFORT
Pendant longtemps, cette obstruction ne va donner aucun symptôme, le corps étant capable de s’adapter au problème.
A partir de 70% de sténose, les mécanismes d’adaptation sont souvent dépassés : les symptômes se font sentir : c’est l’Angor d’effort.
La douleur d’angine de poitrine est classiquement :
- Sous le sternum (dite « retro sternale ») ; sous le sein gauche (« latero thoracique gauche ») ; Voire au creux de l’estomac (« épigastrique »)
- La sensation est un serrement, écrasement (dite « constrictive ») ; voire une brulure
- Elle peut éventuellement être accompagnée d’une extension de la localisation (dite « irradiation ») : mâchoire, bras gauche
- Elle apparaît classiquement à l’effort : on parle d’angor d’effort
- Elle disparaît rapidement à l’arrêt de l’effort en moins de 10 minutes
Dans de nombreux cas, la douleur peut ne pas être présente, notamment chez les diabétiques. C’est pourquoi les diabétiques nécessitent, même sans symptôme, un suivi cardiologique régulier.
Le diagnostic : nécessite avant tout une consultation de cardiologie rapide avec réalisation d’un électro cardiogramme (ECG) et d’une échographie cardiaque.
Pour préciser les choses, si besoin, un test d’effort peut être proposé.
Enfin, la confirmation du diagnostic repose sur une radiographie des artères coronaires associée à l’injection sélective d’un produit de contraste : on parle de coronarographie.
L’ANGOR INSTABLE
Lorsque le phénomène s’aggrave, ces douleurs peuvent apparaître au moindre effort, voire au repos. On parle d’angor instable. Le sang circule encore dans l’artère, mais elle est souvent obstruée à plus de 90%.
La douleur d’angor Instable dure généralement entre 10 à 20 min.
Elle nécessite de consulter un cardiologue en urgence.
L’INFARCTUS
Sa cause a souvent la même origine : dépôts d’athérome.
A la différence de l’Angor d’effort et instable, le degré de sténose (ou % d’encrassement de l’artère) ne compte pas dans le mécanisme.
Brutalement, sans explication, une plaque (< 50%) ou une sténose (> 50%) va être à l’origine d’une micro fissuration : on parle de rupture de plaque. Cette rupture à lieu à l’intérieur de l’artère, il n’y a aucun saignement.
Croyant bien faire, le corps va mettre en place des mécanismes de cicatrisation à l’intérieur de l’artère : formation d’un caillot de sang pour colmater cette « micro-coupure ».
Cependant, ce caillot va malheureusement créer un bouchon qui obstrue brutalement l’artère à 100% : c’est l’infarctus.
La douleur est brutale, permanente, dure souvent quelques heures, rarement plus de 6h, exceptionnellement plus de 12h.
Il s’agit d’une urgence vitale : il est conseillé de rester sur place, d’appeler le SAMU (15), et de limiter ses déplacements.
Chaque minute est comptée pour éviter des dégâts qui sont souvent à l’origine d’une séquelle … voire pire. Le traitement consiste à faire disparaître ce caillot par médicament, ou mieux en salle de cathétérisme cardiaque, souvent complété par la pose d’un stent.